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Ce que les guerres m’ont appris

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Il est sans doute le général américain vivant le plus connu dans le monde, pour le rôle majeur qu’il a joué dans les deux grandes interventions militaires de son pays au début du XXIe siècle, en Irak et en Afghanistan. David Petraeus a d’abord commandé la 101e division aéroportée pendant l’offensive américaine contre le régime de Saddam Hussein au printemps 2003. Il a ensuite dirigé la mission d’occupation américaine du nord de l ’Irak jusqu’en février 2004, avant d’être chargé de créer et d’organiser les forces armées irakiennes. Il obtient des succès spectaculaires dans le secteur de Mossoul grâce à ses méthodes de guerre anti-insurrectionnelle. Le général Petraeus s’est inspiré de l’histoire militaire française, redécouvrant et adaptant les écrits sur la contre-insurrection en Algérie de David Galula et Roger Trinquier. Il a même entièrement réécrit le manuel de contre-insurrection de l’armée américaine, dont il a fait le livre de chevet de ses hommes. Fustigeant la pensée militaire traditionnelle, il a appliqué dans le nord de l’Irak une approche « globale » (comprehensive) destinée à « gagner les cœurs et les esprits » et à assurer la sécurité de la population. En associant les chefs tribaux des différentes communautés à son travail de pacification, il est parvenu à ressusciter l’économie locale, à restaurer les services publics et à faire à nouveau régner un certain ordre dans les rues.

En 2007, les forces américaines sont embourbées dans un conflit qui se double d’une guerre civile. Fort de ses succès dans le Nord, le général Petraeus est nommé commandant de la coalition militaire en Irak. Sa stratégie consiste en trois points : une forte augmentation des troupes sur le terrain pour réaliser le « surge », le sursaut ; une plus grande implication des responsables locaux ; et le retournement des chefs tribaux, qu’il reconvertit en chefs de milices chargées de lutter contre Al-Qaïda. Parallèlement, tout en restaurant le dialogue avec la communauté sunnite, il renforce l’armée et les institutions irakiennes. Sa stratégie fonctionne au-delà de toutes les espérances. En deux ans, les attentats et les violences chutent de 80 %.

Après avoir dirigé le United States Central Command, le commandement qui supervise les opérations en Irak et en Afghanistan, David Petraeus est nommé en 2010 par Barack Obama commandant de la Force internationale d’assistance et de sécurité (ISAF) à Kaboul. Il applique à l’Afghanistan ces mêmes méthodes anti-insurrectionnelles qui lui ont si bien réussi en Irak. Son objectif est de transformer les occupants en libérateurs pour obtenir l’appui de la population locale. Comme il avait convaincu George W. Bush de changer d’approche en Irak, il persuade Barack Obama d’envoyer des troupes supplémentaires en Afghanistan pour restaurer la sécurité et favoriser le dialogue politique entre les différentes forces qui divisent le pays. Mais il n’y obtiendra pas les mêmes succès.

Nommé à la tête de la CIA après avoir quitté l’armée en 2011, il est contraint de démissionner un an plus tard à cause d’une histoire d’adultère. Il dirige aujourd’hui le think tank …