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PETITS CONSEILS ENTRE AMIS...

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Maryam Salehi - Avec le recul, pensez-vous qu'au moment de la première guerre du Golfe, en 1990, George H. Bush ait eu raison de laisser Saddam Hussein en place ?

James Baker - Les conseillers du président - dont moi-même - et le président en personne ont considéré, à l'époque, qu'il n'aurait pas été sage de poursuivre l'offensive jusqu'à Bagdad pour renverser le régime irakien. Car la seule manière de se débarrasser de Saddam aurait été d'occuper l'Irak, avec les conséquences que nous connaissons aujourd'hui. Ce n'était pas une question de moyens : nous aurions pu le faire. Mais je vous rappellerai simplement que nous intervenions en vertu d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU qui nous autorisait à bouter les troupes irakiennes hors du Koweït et que nous aurions outrepassé notre mandat en allant plus loin. Je suis convaincu que nous avons pris la bonne décision.

M. S. - Sur le plan des principes, avez-vous approuvé l'intervention décidée par George W. Bush en 2003 ?

J. B. - Absolument. La situation était très différente. Douze ans s'étaient écoulés depuis que son père avait décidé de ne pas envahir l'Irak. Douze ans pendant lesquels Saddam Hussein avait superbement ignoré toutes les résolutions du Conseil de sécurité. Et surtout, douze ans pendant lesquels, croyait-on, l'Irak avait amassé des armes de destruction massive. À l'époque, tout le monde était persuadé que les renseignements dont nous disposions étaient fiables, y compris les Russes, les Français et les Britanniques.

M. S. - Quelles erreurs l'actuelle administration Bush aurait-elle pu éviter dans la conduite de la guerre ?

J. B. - Nous avons mal évalué les difficultés de l'après-guerre.

M. S. - C'est-à-dire ?

J. B. - Nous avons cru qu'il serait beaucoup plus facile de pacifier et de stabiliser le pays. Mais, n'étant pas militaire, je suis mal placé pour distribuer les mauvais points.

M. S. - Les hommes choisis pour conduire les opérations et gérer l'après-guerre étaient-ils à la hauteur de la tâche ?

J. B. - Vous comprendrez bien que je ne répondrai pas à une telle question. Je suis encore très proche de l'administration actuelle : ses principaux responsables me consultent d'ailleurs régulièrement. Si je me répandais publiquement en critiques, ils ne le feraient probablement plus. Cela ne m'empêche pas, en tête à tête, de leur dire ce que je pense. Je rencontre le président chaque fois que je me rends à Washington mais nos échanges ne sortent pas du Bureau ovale.

M. S. - Dans votre rapport, vous critiquez la politique de George W. Bush en Irak et vous plaidez pour le retrait des troupes américaines. Est-ce une manière de prendre acte de la défaite ?

J. B. - Le groupe d'étude sur l'Irak que j'ai coprésidé n'a pas recommandé le retrait des troupes américaines. Ce que nous avons dit, c'est que, si nous parvenions à améliorer la formation des forces de sécurité irakiennes et à mettre sur pied une véritable armée capable de prendre en charge les opérations …