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LA BALTIQUE, UNE MER DE COOPERATION

$ Après des décennies d'anonymat quasi total dans le débat public français, la coopération autour de la mer Baltique est brièvement devenue, en 2008, une référence. La proposition française d'Union pour la Méditerranée n'était évidemment pas étrangère à cette soudaine notoriété. Depuis plus de quinze ans, tous les États riverains de la Baltique - Fédération de Russie comprise - collaborent sur des dossiers régionaux et mettent en pratique des projets plus ou moins concrets au gré des priorités du moment. Paris se voyait bien transposer, sur le flanc sud de l'Europe, la philosophie d'une telle coopération, chapeautée par le Conseil des États riverains de la mer Baltique (CEMB). Début mars, François Fillon disait vouloir s'inspirer de cette structure intergouvernementale légère, jusque-là fort méconnue dans l'Hexagone (1). Puis la référence fut vite enterrée : certaines capitales européennes, en particulier Berlin, ne voulaient pas d'un club fermé des États riverains de la Méditerranée. Selon la chancelière Angela Merkel, appuyée par la Commission européenne, tous les pays membres de l'UE devaient avoir le même statut au sein de la nouvelle organisation imaginée par Nicolas Sarkozy. Et le même degré d'engagement potentiel. Le président français prit acte de cette divergence et mit en oeuvre sa promesse, faite en mars à Hanovre devant la dirigeante allemande : l'Union pour la Méditerranée (UPM) « n'exclura personne ».Trois mois plus tard, le CEMB fit à nouveau parler de lui. La nouvelle arrivait de Riga, la capitale lettone : lors du sommet bisannuel des chefs de gouvernement des onze États membres de cet organisme, le 4 juin, Jean-Pierre Jouyet, le secrétaire d'État chargé des Affaires européennes, demandait que la France puisse troquer son statut d'observateur auprès dudit Conseil contre celui de membre à part entière (2). S'agissait-il de rendre à l'Allemagne la monnaie de sa pièce ? Le Monde l'affirma : « Énervée d'avoir dû inviter tout le monde [au sein de l'UPM], la France a demandé à devenir membre du Conseil des États de la Baltique » (3). Selon d'autres sources, c'est Berlin qui, en guise de compensation pour les concessions obtenues sur la Méditerranée, a suggéré à la France de s'impliquer davantage dans les affaires d'une région peuplée d'environ 100 millions d'habitants où, par tradition, elle n'a jamais brillé par sa présence politique ni par ses investissements économiques.
« La France, compte tenu de son influence économique et de son statut particulier au Conseil de sécurité de l'ONU, a vocation à être présente dans les enceintes qui concourent à traiter des valeurs et des enjeux communs », expliqua Jean-Pierre Jouyet à Riga. Selon lui, il existe un parallèle entre l'intérêt de Paris pour la partie septentrionale de l'Europe et celui d'autres capitales européennes, éloignées de la Méditerranée, pour cet espace dont Paris veut faire l'une de ses priorités durant sa présidence tournante à la tête de l'UE. « De même que les Suédois ou les Finlandais sont intéressés par les enjeux méditerranéens affectant l'ensemble de l'Europe, comme l'approvisionnement énergétique en provenance du Maghreb, la France est concernée …