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GEORGIE: UN PRESIDENT INSUBMERSIBLE

$ Entretien avec Mikhaïl Saakachvili*
GÉORGIE : un président insubmersible
Cet entretien a été conduitpar Isabelle Lasserre**
* Président de la Géorgie depuis janvier 2004 (réélu en janvier 2008).
** Grand reporter au Figaro. Auteur, entre autres publications, de : L'Impuissance française, Flammarion, 2007.
Malgré l'accord de paix signé en août 2008 entre Moscou et Tbilissi sous l'égide de Nicolas Sarkozy, qui présidait alors l'Union européenne, la situation n'est toujours pas normalisée en Géorgie, dont 20 % du territoire sont encore occupés par les Russes. Depuis la guerre, Moscou a renforcé sa présence dans les régions séparatistes d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie. Elle y a construit des bases militaires où elle maintient de manière permanente des hommes en armes. Les Russes ne se sont pas retirés derrière les positions qu'ils occupaient avant août 2008 et n'autorisent pas les observateurs européens à franchir ces lignes. Rompues fin août 2008, les relations diplomatiques entre Moscou et Tbilissi n'ont pas été rétablies.Malgré l'opposition de l'Allemagne et les pressions de la Russie, le dernier sommet de l'Otan, à Lisbonne en novembre 2010, a réaffirmé que la Géorgie avait « vocation » à entrer dans l'Alliance atlantique. Le pouvoir géorgien fait par ailleurs tout pour se rapprocher de l'Union européenne, qu'il espère intégrer un jour. Mikhaïl Saakachvili, que beaucoup donnaient partant après la guerre contre la Russie, a repris la main sur la scène politique intérieure, où ses opposants sont moins audibles qu'avant. Mais, aussi, sur la scène extérieure. Ayant compris que les pays de l'Union européenne ne risqueraient pas leurs relations avec la Russie pour la Géorgie, il tente aujourd'hui d'apparaître comme le meilleur élève parmi les candidats qui frappent à la porte de l'Otan et de l'UE. C'est ainsi, par exemple, qu'il a tendu la main à la Russie en novembre dernier en promettant qu'il ne tenterait pas de récupérer les territoires annexés par la force et qu'il était prêt à discuter avec Moscou. Un coup de maître politique, puisque les dirigeants russes, bien sûr, n'ont pas répondu à l'offre. Et pour cause : l'objectif de Vladimir Poutine serait plutôt de se débarrasser de l'actuel président géorgien pour mettre à sa place un homme plus conciliant avec Moscou, qui accepterait de faire revenir la Géorgie dans le giron russe.
I. L.
Isabelle Lasserre - Monsieur le président, qu'est-ce qui a changé pour vous et pour la Géorgie depuis le dernier sommet de l'Otan, fin novembre (1) ?
Mikhaïl Saakachvili - Le sommet de Lisbonne a été un réel succès pour la Géorgie. Comme vous le savez, certains observateurs estimaient que le climat nous était défavorable : l'Ukraine - un pays dont l'évolution depuis quelques années a souvent été comparée à la nôtre - venait de retirer sa candidature à l'Otan ; et l'Alliance atlantique s'était quelque peu rapprochée de Moscou. Eh bien, les pessimistes ont eu tort : la déclaration finale de Lisbonne réaffirme avec force que la Géorgie sera, un jour, membre de l'Otan, et elle salue les réformes que nous conduisons à …