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Europe-Méditerranée-Afrique : le temps des défis énergétiques

$ Toutes les économies du monde sont confrontées à de nouveaux défis énergétiques : forte augmentation de la demande des pays émergents ; « révolutions technologiques » et nécessité d'une transition énergétique ; gestion des conséquences du changement climatique. Il faut se rendre à l'évidence, la consommation d'énergie mondiale explose : de 2 milliards de tonnes équivalent pétrole (TEP) en 1950, elle est passée à 10 milliards en 2000, puis à 12 milliards en 2012, avant d'atteindre très vraisemblablement 20 milliards de TEP en 2040. En moins d'un siècle, elle aura été multipliée par dix. Et cela n'est pas fini : les experts annoncent un doublement dans les quarante prochaines années du fait, pour l'essentiel, des pays émergents. La Chine, par exemple, a multiplié par 3,2 sa consommation d'électricité entre 2000 et 2010. Toutes les ressources d'énergies primaires épuisables (charbon, pétrole, gaz...) et d'énergies primaires renouvelables (énergie hydrologique, éolienne, géothermique, solaire...) sont aujourd'hui en situation de surexploitation aux fins de production d'énergies secondaires utiles (produits pétroliers raffinés, électricité...). Or la transformation de l'énergie primaire en énergie secondaire absorbe elle-même 30 % à 50 % de l'énergie créée. À ce rythme, les ressources énergétiques mondiales primaires épuisables (ou conventionnelles), estimées par l'Agence mondiale de l'énergie à 965 milliards de TEP, auront disparu en 2100. Cette course à l'énergie conduit à exploiter de nouveau certaines ressources très polluantes comme le charbon et les gaz de schiste. Le charbon représente aujourd'hui 30 % de la consommation mondiale - autant que le pétrole - un niveau record depuis 1969. « Au secours, le charbon revient ! », titre régulièrement la presse spécialisée. Le 3e rapport du GIEC nous met en garde. En 2100, la hausse des températures pourrait se situer entre 3,7° C et 4,8° C. La croissance rapide et continue des pays émergents, conjuguée au maintien d'une consommation élevée dans les pays développés, se heurte à la réalité de ressources primaires limitées. L'Europe traverse une crise énergétique profonde. La Commission européenne a dérégulé les marchés, favorisant les marchés court terme (le marché spot) au détriment d'une logique d'anticipation et d'une vision partagée autour d'une Communauté de l'énergie européenne. Les États européens agissent désormais en ordre dispersé, voire contradictoire. L'Allemagne a décidé d'abandonner le nucléaire et de subventionner les énergies renouvelables, tout en consommant de grandes quantités de charbon polluant. La France subventionne les énergies renouvelables, sans succès. Quant aux grands énergéticiens européens (E.ON, Suez, EDF...), ils ont dû fermer 42 centrales (gaz et nucléaire) en quelques années. Parallèlement, les pays européens sont de plus en plus dépendants en énergie primaire. Tableau 1. Consommation et production d'énergie primaire des pays européens (2000-2020) 2000 2010 2020 Consommation des pays européens (Mtep) 1791 1829 1860 Production d'énergie primaire des pays européens (Mtep) 1185 1041 988 Taux d'indépendance énergétique en % (production/consommation) 66 57 53 Sources : Eurostat (2012), Commission européenne (2011) Pays européens = UE 27, Norvège, Suisse, Islande Les pays du sud et de l'est de la Méditerranée (PSEM) sont, eux aussi, confrontés à la nécessité …