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LES DEFIS DE L'APRES-SADDAM

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Les États-Unis d'Amérique ne resteront pas « inactifs face à un danger qui se fait de plus en plus pressant. Ils ne permettront pas aux régimes les plus dangereux de la planète de les menacer avec les armes les plus destructrices de la planète , annonçait le président Bush dans son discours sur l'état de l'Union. Même si ce point de vue ne fait pas l'unanimité à Washington et bien que la recrudescence de la violence au Proche-Orient risque de retarder le passage à l'acte, l'Administration américaine paraît résolue à venir à bout de Saddam Hussein. Les Américains ne se demandent plus s'il faut agir, mais bien quand et comment.
Les États-Unis ont de bonnes raisons de vouloir éliminer l'homme fort de Bagdad : véritable menace pour ses voisins, il est responsable du massacre à l'arme chimique de milliers de Kurdes et d'Iraniens et son appétit d'armes de destruction massive est insatiable. Par surcroît, l'Irak n'a certainement jamais interrompu son programme d'armement nucléaire ; il soutient financièrement les terroristes palestiniens ; c'est lui, aussi, qui tente de désorganiser l'approvisionnement pétrolier mondial. Contre ses ennemis personnels et politiques, la soif de vengeance de Saddam est inextinguible et sans pitié : il suffit, à cet égard, de rappeler le meurtre de ses gendres en 1995 ou les tentatives d'assassinat à l'encontre de Bush père en 1993. Rien ne prouve, il est vrai, que Saddam Hussein ait été impliqué dans les attentats du 11 septembre ; il est même probable qu'il n'y a pris aucune part. Les événements du 11 septembre sont pourtant une illustration précise de la catastrophe qui pourrait survenir si, à l'instigation de Saddam Hussein, des armes de destruction massive tombaient entre les mains de terroristes.
Aux États-Unis, si l'on s'interroge constamment sur l'opportunité de renverser Saddam Hussein, on ne saisit pas bien, en revanche, la nature des obstacles qu'il faudra surmonter pour changer le régime irakien : défis militaires — on en parle déjà beaucoup — mais aussi, et surtout, enjeux diplomatiques et reconstruction du pays après la victoire. Il est possible de relever ces défis si les États-Unis font la preuve de leur détermination. Mais les difficultés sont réelles. Tout à sa récente victoire en Afghanistan, où malheureusement la réalité reprend déjà ses droits, le gouvernement américain n'a peut-être pas encore bien mesuré l'ampleur de la tâche qui l'attendait.
On ne peut pas exclure que le régime irakien s'effondre d'un coup sous la pression militaire et que la stabilité revienne dès les hostilités terminées, rendant inutile une présence prolongée sur le terrain. Mais il serait irresponsable de compter uniquement sur cette issue. Avant même de songer à évincer Saddam Hussein du pouvoir, les États-Unis doivent intensifier leurs efforts pour ramener la paix entre Israéliens et Palestiniens, convaincre leurs alliés européens et les pays voisins de l'Irak qu'il est indispensable de passer à l'action, planifier un déploiement militaire massif et, enfin, s'engager à suivre l'itinéraire prévu, quelque sinueux et semé d'embûches soit-il. Ces difficultés ne sont pas aussi insurmontables …