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ASIE CENTRALE: LA FIN D'UNE EPOQUE?

$ Plus de quinze ans après la disparition de l'Union soviétique, les cinq républiques d'Asie centrale (Kazakhstan, Kirghizstan, Ouzbékistan, Tadjikistan et Turkménistan) font face, en ce début d'année 2007, à de nouveaux enjeux capitaux pour les décennies à venir. Les cinq États connaissent des situations économiques et politiques différenciées : des régimes présidentialistes autoritaires semblent solidement installés au Kazakhstan et, dans une moindre mesure, au Tadjikistan ; l'Ouzbékistan s'enfonce toujours plus dans la dictature ; le Kirghizstan est, depuis la « révolution des tulipes » de 2005, en pleine effervescence et semble se diriger vers la démocratie, même si la route est encore longue ; enfin, l'incertitude règne au Turkménistan après la mort, en décembre dernier, du despote Saparmourat Niazov qui avait fait de son royaume un cauchemar totalitaire. Mais les défis que ces États doivent relever sont semblables : ils ont trait à la capacité des élites au pouvoir, souvent en place depuis plusieurs décennies, à répondre aux espérances de leurs administrés, qui ont connu de nombreuses désillusions depuis les indépendances obtenues en 1991 (voir tableau p. 359).Après la « révolution de couleur » au Kirghizstan et le décès naturel du dictateur au Turkménistan, l'Asie centrale va-t-elle enfin connaître les joies de la démocratisation ? Les stratégies mafieuses et claniques des élites vont-elles perdurer ? Est-il possible de briser l'enclavement économique de cette région éloignée des grands courants commerciaux mondiaux ? Last but not least : alors que l'ancrage social des mouvances islamistes semble prendre de l'ampleur, les dirigeants politiques sauront-ils penser le rapport à l'islam sur un mode autre que répressif ?
Parcours distincts, autoritarisme commun
À la chute de l'Union soviétique, les présidents des États nouvellement indépendants - presque tous d'anciens premiers secrétaires du Parti communiste de leur république - prônent comme un seul homme la démocratisation du système politique et l'instauration de l'économie de marché. L'abandon de la rhétorique communiste laisse également libre cours à un discours nationaliste selon lequel le nouvel État indépendant, enfin libéré de la dictature soviétique, va désormais suivre sa propre voie, historique et légitime (1). Dans la première moitié des années 1990, les cinq pays d'Asie centrale connaissent des évolutions différentes : le Tadjikistan s'enfonce, dès 1992, dans une violente guerre civile qui met aux prises « communistes » et « islamo-démocrates » (2) ; le Kazakhstan et le Kirghizstan, pour leur part, suivent le modèle de la Russie de Boris Eltsine : ils démocratisent leur vie politique et infligent une « thérapie de choc » ultra-libérale à leur économie ; quant à l'Ouzbékistan et au Turkménistan, ils décident de freiner l'émergence de toute opposition politique et ne réforment leur économie planifiée que d'une façon extrêmement mesurée.
Les cinq pays n'ont donc pas pris le même départ. Mais la décennie suivante, de 1995 à 2005, les verra se retrouver autour du même cours : celui du durcissement des régimes et de la montée de l'autoritarisme.
L'Ouzbékistan et le Turkménistan s'engagent dans des systèmes de plus en plus despotiques : liquidation de l'opposition …