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FINANCER LA SANTE : LE MODELE ANGLAIS

$ La préservation d'un système de santé de qualité et viable sur le plan financier constitue l'un des enjeux de politique publique les plus pressants auxquels sont confrontés tous les pays. En effet, trop de systèmes de santé donnent des résultats médiocres, dépourvus de valeur ajoutée. Avec le vieillissement de la population, et en l'absence de réformes fondamentales, de très nombreux systèmes de santé seront en situation de faillite au cours des prochaines décennies. La Grande-Bretagne s'est courageusement engagée dans les premières phases du changement, d'abord en rattrapant un sous-investissement historique, puis en introduisant la concurrence parmi les prestataires de santé et en recentrant son système de santé publique NHS (National Health Service) sur la qualité des soins apportés aux patients et aux citoyens. En termes de portée et de rythme, ces réformes figurent parmi les plus radicales jamais engagées dans l'ensemble d'un système de santé. À ce titre, elles sont riches d'enseignements pour d'autres pays qui s'efforcent, eux aussi, d'éviter l'effondrement de leur système de santé face à une population vieillissante et de plus en plus exigeante. Pour autant, cette démarche réformiste illustre également les défis auxquels est confronté le secteur de la santé et laisse entrevoir un système radicalement différent sur le plan de la conception et du fonctionnement, nettement moins tourné vers les médecins et les hôpitaux et davantage orienté vers l'accompagnement des individus amenés à se prendre en charge et à vivre une vie plus saine. La réforme du système de santé britannique dans les années 1990 : une nécessité Au milieu des années 1990, le NHS avait atteint un point de rupture. On admet aujourd'hui, tous partis politiques confondus, que des décennies de sous-investissement avaient gravement obéré la capacité du système de santé britannique à se moderniser et à répondre à des besoins évolutifs et croissants en matière de soins. En 1998, quelque temps seulement après l'entrée en fonction du gouvernement de Tony Blair, le Royaume-Uni consacrait 6,8 % du revenu national à son système de santé publique, contre 10,3 % en Allemagne et 9,3 % en France (voir Figure 1). Autrement dit, alors que l'Allemagne comptait 3,2 médecins pour 1 000 habitants, ce chiffre n'était que de 1,9 pour 1 000 au Royaume-Uni. En 1997, la moitié des établissements hospitaliers du NHS avaient été construits avant 1948. Figure 1 : Total des dépenses de santé en pourcentage du revenu national, 1998 (1) Le sous-investissement a coïncidé avec une période de hausse sans précédent de la demande de soins. Même en l'absence d'ajustement lié à l'amélioration qualitative, la quantité de soins fournis en 2006 était supérieure de 50 % à celle de 1995 et enregistrait une croissance annuelle moyenne de 3,9 % (2). Le volume des soins n'était pas à lui seul responsable de cette explosion : les gens avaient également des exigences plus élevées en termes de qualité des soins et d'infrastructures hospitalières. L'écart avec ce que le secteur privé et les pays européens voisins semblaient proposer a mécontenté les Britanniques, au point de faire …