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Venezuela : la crise de l'après-Chavez

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Personne ne pensait que le successeur d'Hugo Chavez aurait la tâche facile. Malade depuis dix-huit mois, l'homme fort du Venezuela est mort le 5 mars 2013, laissant derrière lui un pays profondément divisé et des résultats mitigés.
Élu d'une courte tête en avril 2013, son successeur désigné Nicolas Maduro affronte une opposition revigorée. Sur fond de difficultés économiques et d'insécurité sans précédent, manifestations et barricades se sont multipliées un peu partout dans le pays tout au long du premier semestre 2014. Le bilan du mouvement, parfois violent et partout sévèrement réprimé, s'établissait, fin mai, à quarante-deux morts, dont huit membres des forces de l'ordre. Plus de 150 personnes sont en prison, y compris le dirigeant d'opposition Leopoldo Lopez, en attente de jugement. La répression policière et l'intervention incontrôlée de groupes armés chavistes contrastent avec les méthodes d'Hugo Chavez, habile à gérer les crises dans le respect d'une certaine légalité.
Mais la rue n'a pas réussi à sérieusement menacer un gouvernement élu, reconnu par la communauté internationale, et encore populaire. Le Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV) et ses alliés contrôlent 20 des 23 États du pays, et 75 % des municipalités. Le pouvoir tient toujours fermement en main l'armée, la police, l'Assemblée nationale, les médias publics et l'entreprise pétrolière Petroleos de Venezuela (PDVSA) qui fait vivre l'économie.
La violence des deux bords a radicalisé les esprits, au Venezuela comme à l'étranger. Les partisans de la révolution bolivarienne sont convaincus que le président Nicolas Maduro affronte une « tentative de coup d'État fasciste » orchestrée depuis Washington, tandis que les opposants crient à la « dérive totalitaire du régime » et s'indignent du silence de la communauté internationale.
Sous la discrète pression de ses voisins, notamment du Brésil, le gouvernement a finalement accepté la médiation des pays de l'Union des nations sud-américaines (Unasur) et du Vatican. Cette intervention a permis que se mette en place un difficile dialogue entre le gouvernement et une partie de l'opposition. La Table d'unité démocratique (MUD), qui réunit tous les partis d'opposition de la droite extrême à la gauche non chaviste, s'est en effet divisée : les tenants de la ligne dure, qui rêvent de renverser le régime, considèrent que les partisans du dialogue font le jeu du pouvoir en place.
La polarisation entre « chavistes » et « anti-chavistes » est telle que les chances d'un accord semblent, en tout état de cause, bien minces. « Chacun des deux camps veut ignorer que l'autre représente la moitié du pays », résume l'analyste Luis Vicente Leon. Alors que tous les indicateurs économiques s'enfoncent dans le rouge, aucun scénario de sortie de crise ne se dessine.
Les défis de la transition
Fidèle de la première heure, ministre des Relations extérieures de 2006 à 2013, l'ex-syndicaliste Nicolas Maduro l'a dit et répété : jamais il n'a voulu devenir président de la république. Son rôle de bras droit lui convenait très bien. Mais, le 8 décembre 2012, évoquant pour la première fois l'éventualité de sa propre disparition, Hugo Chavez …