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Afrique : les bases militaires de la discorde

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De Niamey (Niger) à Bamako (Mali) en passant par Ouagadougou (Burkina Faso), Accra (Ghana) ou Lomo (Côte d’Ivoire), les mouvements de contestation contre les bases militaires étrangères s’amplifient. Il est vrai que la concentration des forces étrangères en Afrique n’a jamais atteint un tel niveau depuis la fin de la guerre froide : tout récemment, la Chine et la Turquie sont venues compléter la longue liste des pays (occidentaux ou émergents) qui entretiennent des troupes sur le sol africain. Mais les arguments invoqués pour justifier cette présence (la lutte contre le terrorisme ou la protection des voies maritimes contre la piraterie) convainquent de moins en moins. D’autant que la permanence — voire la recrudescence — du terrorisme alimente le scepticisme des populations.

Car derrière les enjeux sécuritaires il y a parfois des enjeux géostratégiques inavoués. Comme actuellement dans la Corne de l’Afrique, théâtre d’un jeu d’influence insidieux entre les pays du Golfe, la Chine, le Japon, la France, la Turquie et les États-Unis. Pas étonnant, dès lors, que soixante ans après les indépendances, les jeunes générations d’Africains, en rupture avec leurs aînés et leurs dirigeants, sonnent la révolte et partent en guerre contre la présence militaire étrangère.

Forces en présence et contexte sahélien

Aujourd’hui, une quinzaine d’États possèdent des bases militaires plus ou moins importantes en Afrique, de manière permanente ou le temps d’une opération qui peut s’étaler sur plusieurs années. Parmi les plus influents, les États-Unis, avec seize bases, et la France, présente dans onze pays où sont mobilisés près de 6 000 soldats (1). Les États-Unis déploient essentiellement des forces d’intervention rapide (Gabon, Ghana, Ouganda, Centrafrique, République démocratique du Congo et Somalie). Mais surtout ils se dotent de bases aériennes pour les drones, au Cameroun, au Kenya, aux Seychelles et au Tchad. Ils disposent également d’une base aérienne au Niger qui couvre l’ensemble du Sahel, en complément d’un autre site militaire à Ouagadougou au Burkina Faso, chargé de la surveillance et du renseignement dans tout l’espace sahélien. Mais c’est à Djibouti, où est implanté leur commandement militaire pour l’Afrique, Africom, que se trouve la plus grande concentration de troupes américaines sur le continent. Cette force de 4 000 hommes est, en outre, leur seule base permanente, les autres étant installées ou déménagées en fonction des théâtres d’opérations et de leur ampleur (2).

La force française la plus importante en Afrique est celle qui est stationnée à Djibouti. Elle compte 1 450 hommes, dont des forces aériennes et maritimes dotées d’importants moyens matériels dans une zone stratégique permettant de se projeter en Afrique de l’Est, au Moyen-Orient ou encore dans l’océan Indien, où la France veille sur ses départements ultramarins : la Réunion et Mayotte. La Côte d’Ivoire, avec 900 hommes, accueille le second plus gros contingent français. Puis vient le Gabon avec 350 soldats, suivi du Sénégal et de la Centrafrique avec 350 chacun. L’opération Barkhane, forte de 4 000 hommes, est, quant à elle, déployée dans cinq pays : le Tchad, où se concentre l’essentiel des forces …