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CUBA: LES INCONNUES DE L'APRES-CASTRO

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Quelque chose est-il en train de changer à Cuba? Lors du dernier sommet ibéro-américain qui s'est tenu à La Havane les 15 et 16 novembre 1999, pour la première fois Fidel Castro a publiquement admis l'existence d'opposants à son régime à l'intérieur de l'île. Pour la première fois, aussi, des diplomates, des premiers ministres et des chefs d'Etat étrangers ont été officiellement autorisés à rencontrer ces dissidents. Le chef du gouvernement espagnol José Maria Aznar et le premier ministre du Portugal, Antonio Guterres, avaient fait de ces rencontres une des conditions à leur participation au sommet. De ces quelques concessions à la démocratie, le leader cubain, qui s'est montré aussi habile manoeuvrier que lors de la visite du pape Jean-Paul II en novembre 1998, a retiré des avantages diplomatiques et politiques non négligeables. Notamment en prouvant que, malgré la volonté américaine, Cuba n'était pas isolé sur la scène internationale. Mais le fait que le gouvernement ait été obligé de garantir «du temps libre et l'entière liberté de mouvement» aux délégations étrangères et qu'il ait permis, ne fût-ce que de manière fugace, à quelques dissidents de sortir de leur anonymat habituel et forcé, replace sur le devant de la scène internationale le lourd dossier des droits de l'homme à Cuba et donne de l'opposition cubaine une vision pluraliste.
Vivre avec la répression
L'opposition interne cubaine doit à la fois tenter de survivre, de s'organiser et de s'unifier. Le 12 novembre, à la veille du sommet ibéro-américain, s'est ouvert un «conclave de la dissidence». Sur les soixante groupes invités, seuls quatorze délégués avaient pu participer à cette réunion inédite, en présence d'un diplomate japonais, d'un représentant américain et de journalistes étrangers. Les autres avaient été arrêtés, assignés à résidence ou privés de leurs papiers d'identité, ce qui à Cuba revient à leur interdire de se déplacer.
Des prisons et des hommes
Dans son dernier rapport - l'un des plus complets sur la question - l'organisation non gouvernementale Human Rights Watch décrit «la machinerie répressive hautement efficace» développée par le régime castriste depuis quarante ans: «La négation des droits civiques et politiques est écrite dans la loi cubaine. Au nom de la légalité, de la sécurité des forces armées, et grâce au contrôle de l'Etat sur les organisations de masse, la dissidence est réduite au silence, qu'elle soit emprisonnée, persécutée, harcelée ou contrainte à l'exil.» Les libertés d'expression, d'association, de mouvement, n'existent pratiquement pas à Cuba. Les défenseurs des droits de l'homme et les journalistes indépendants sont les principales cibles de la répression, avec les syndicalistes indépendants. Viennent ensuite les leaders religieux et leurs disciples. De plus en plus de personnalités indépendantes, fers de lance d'une nouvelle société civile - membres de partis, d'associations ou de mouvements non reconnus par les autorités, médecins, avocats, artistes, etc. - sont eux aussi en butte aux tracasseries du régime. De fait, le gouvernement nie toute reconnaissance légale aux partis ou aux syndicats d'opposition. Tous ces «activistes indépendants» sont présentés comme des «contre-révolutionnaires» et sont punis, au …