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Iran : l'accord de la dernière chance

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Le 24 novembre 2013, après dix ans de confrontation, la communauté internationale et l'Iran ont signé un accord censé régler la question du programme nucléaire de la République islamique. Ce texte, arraché de haute lutte par les Occidentaux, constitue-t-il une percée décisive, comme le pense Barack Obama, ou représente-t-il, au contraire, une « erreur historique », comme l'estiment les responsables israéliens ?
Fruit d'un compromis entre l'Iran et les cinq membres du Conseil de sécurité de l'ONU (États-Unis, Russie, Chine, Grande-Bretagne et France) plus l'Allemagne, l'accord de Genève est, en tout cas, celui de la dernière chance. En 2003, lorsque l'Europe avait organisé les premières négociations, après la révélation du programme nucléaire clandestin par l'opposition au régime, l'Iran ne disposait que de 164 centrifugeuses. Dix ans plus tard, après de multiples occasions manquées, le nombre d'installations permettant d'enrichir le combustible nucléaire est passé à 19 000. Les responsables iraniens, qui investissent des sommes énormes dans leur marche vers la bombe, ont réalisé des progrès considérables. Le pays - qui développe aussi, parallèlement, un programme balistique de missiles et de lanceurs - n'a plus que quelques pas à franchir avant d'être en capacité de fabriquer l'arme atomique. Selon les experts, ces pas se comptent désormais en mois.
Or voilà que, pour la première fois depuis 2003, la République islamique a accepté de faire des concessions censées arrêter la progression de son programme nucléaire militaire. Il est vrai que le contexte n'a jamais été aussi favorable à la négociation. L'Iran a élu en juin 2013 un nouveau président, Hassan Rohani, plus modéré que ne l'était Mahmoud Ahmadinejad. Sous l'effet des sanctions internationales, l'économie iranienne traverse une crise extrêmement grave : les chiffres de l'inflation et du chômage ont explosé, le mécontentement social gronde. À Téhéran, Hassan Rohani veut sortir de la confrontation extérieure et intérieure et tout faire pour obtenir une levée des sanctions. Côté occidental, après dix ans d'affrontements diplomatiques, les États-Unis et l'Europe jugent que la politique consistant à pousser la relation jusqu'au point de rupture est devenue trop dangereuse au niveau stratégique : un conflit aurait des conséquences régionales que ni Washington, ni Londres, ni Paris ne sont prêts à assumer. Porté au pouvoir sur la promesse de retirer les troupes américaines des conflits déclenchés par son prédécesseur, engagé dans un « pivot » stratégique vers l'Asie et le Pacifique, Barack Obama ne veut pas d'un nouveau front au Moyen-Orient. Quant à l'UE, elle est traversée par une crise aux multiples facettes : économique, financière, politique, identitaire... Ses deux grandes armées combattantes - la britannique et la française - sont, pour l'une, épuisée par les guerres en Irak et en Afghanistan ; pour l'autre, déjà engagée sur les théâtres africains.
Selon les termes de l'accord intérimaire de six mois signé sur les bords du lac Léman, l'Iran s'engage à suspendre sa production d'uranium enrichi à 20 % - le seuil critique pour la fabrication de l'arme atomique, au-delà duquel il est possible d'arriver très vite à des niveaux d'enrichissement …