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FRANCE/USA: LA GUERRE ECONOMIQUE

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" Il faut ignorer l'Allemagne, pardonner à la Russie et punir la France. " La menace proférée en mars 2003 par Condoleezza Rice, la conseillère du président Bush pour la sécurité nationale, a le mérite d'être claire. Les Français sont prévenus : l'Amérique leur fera payer leur position arrogante dans la seconde guerre du Golfe. Pour Thomas L. Friedman, célèbre éditorialiste du New York Times, les Américains doivent savoir que la France " n'est pas seulement une alliée irritante ou une rivale jalouse. Elle est devenue l'ennemie des Etats-Unis ". L'hypothèse d'un nouveau débarquement sur les côtes normandes visant à terrasser le régime chiraquien n'étant guère réaliste, il est fort à craindre que la vengeance américaine ne se manifeste sur le terrain économique.
" Nous avons servi trop longtemps de punching-ball à cette nation de troisième rang, déclarait début mars 2003 Pete King, représentant républicain de New York. Nous ne devons plus les considérer comme des alliés et le leur faire comprendre là où ça fait mal, au porte-monnaie. " Ce fut alors le retour du sempiternel appel au boycott des fromages, des vins et des produits de luxe made in France. Dès le mois de mars 2003, les professionnels annonçaient une chute d'environ 30 % des ventes de vins français.
Des élus américains attaquèrent également le fleuron de l'industrie de la restauration française, la Sodexho, au motif que l'entreprise fournissait une partie de l'armée américaine (un marché de 881 millions de dollars) ainsi que de nombreux établissements pénitentiaires. " Nous voulons faire passer un message au gouvernement français pour lui montrer que sa politique internationale a des conséquences économiques ", expliquait alors Jack Kingston (représentant républicain). Comme par hasard, des articles de presse sont apparus au même moment pour stigmatiser la Sodexho, accusée par des associations de défense des droits de l'homme de nourrir les détenus qui attendent dans les couloirs de la mort des prisons américaines. Face à cette campagne de dénigrement, la Sodexho, qui réalise 53 % de son résultat d'exploitation en Amérique du Nord, a évité le pire (du moins pour le moment) en expliquant qu'elle faisait travailler des milliers d'Américains dans ses usines. Un argument de poids qui a coupé l'herbe sous le pied de ses détracteurs.
Pour l'heure, on ne relève aucun cas d'entreprise française victime de la vindicte américaine. A moins de considérer que l'affaire récente de l'achat d'avions ravitailleurs par l'US Air Force en est une première illustration. L'été dernier, les journaux américains révélaient qu'un fonctionnaire du Pentagone, adjoint du responsable des acquisitions de l'armée de l'air, avait informé Boeing du montant des propositions faites par Airbus. Celles-ci étaient inférieures de 5 à 17 millions de dollars par appareil. On ignore si Boeing s'est aligné sur les tarifs de son concurrent, mais une chose est sûre : c'est la firme américaine qui a obtenu le marché. Depuis, l'adjoint a été embauché par le géant de Chicago, puis licencié le 25 novembre, en même temps que le dauphin du PDG de Boeing, pour …