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CAP SUR L'EUROPE

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Richard Heuzé — Vous représentez le gouvernement italien à la Convention sur l'avenir de l'Europe chargée de préparer la réforme des institutions. Sur quelle base a-t-elle été constituée ?

Gianfranco Fini — Cette Convention est unique en son genre. C'est la première fois que siègent côte à côte des représentants des gouvernements et des Parlements nationaux, ce qui va dans le sens d'un renforcement de la démocratie. Autre nouveauté : les pays candidats à l'adhésion seront associés aux travaux de la Convention, bien qu'ils ne soient pas encore formellement membres de l'Union. Les débats s'organiseront au jour le jour, de manière pragmatique.


R. H. - Comment procéderez-vous ?
G. F. - Dans un premier temps, nous recueillerons, y compris par le truchement d'Internet, toutes les suggestions provenant des diverses associations qui gravitent autour de l'Europe. Si l'on peut adresser un reproche à l'Union, c'est d'être trop élitaire, trop technocratique, coupée de la société. Ce qui explique certaines peurs. En étant plus à l'écoute des citoyens européens, nous espérons y remédier.


R. H. - Quels problèmes vous attendez-vous à rencontrer ?
G. F. - Le premier concerne la répartition des compétences. C'est une question particulièrement délicate compte tenu des différences d'approche au sein de l'Union. On ne peut pas demander aux Français, par exemple, de se convertir du jour au lendemain au fédéralisme, tel que les Allemands le pratiquent depuis un demi-siècle. Il ne s'agit donc pas de brusquer les choses, mais de s'en tenir à la stricte application du principe de subsidiarité : l'Europe a pour mission de faire ce que les États ne parviennent pas à accomplir par eux-mêmes, l'objectif étant d'éviter toute duplication des tâches. Autre problème tout aussi important : l'architecture des futures institutions. Pour l'instant, l'Union repose sur trois jambes : la Commission de Bruxelles, le Parlement de Strasbourg et le Conseil des ministres. Je crois qu'il faut lui en ajouter une quatrième : les Parlements nationaux, qui sont les dépositaires de la souveraineté populaire.


R. H. - Le choix entre vote à l'unanimité ou vote à la majorité qualifiée au sein des futures institutions vous paraît-il un écueil insurmontable ?
G. F. - C'est, là encore, un problème complexe qui méritera une ample réflexion. Si l'on opte pour le vote à la majorité, il faudra, d'une manière ou d'une autre, tenir compte du poids démographique de chaque pays. En tout état de cause, le travail de la Convention étant basé sur la règle du consensus, nous en resterons aux grands principes, sans entrer dans les détails. Il appartiendra ensuite à la Conférence intergouvernementale (CIG) de se prononcer. En l'espèce, la précision est ennemie de l'intérêt général.


R. H. - Vous-même êtes favorable à une Union d'États souverains. N'est-ce pas un frein à la construction européenne ?
G. F. - Absolument pas. L'Europe des nations est parfaitement compatible avec le maintien des identités nationales et avec l'amour de la patrie. L'ancien commissaire européen Ralf Dahrendorf se demandait s'il existait un peuple européen. Je suis convaincu qu'il …