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L'ILE DU DOCTEUR CASTRO

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" Tous les citoyens ont le droit de combattre par tous les moyens, y compris la lutte armée, (...) quiconque tenterait de renverser l'ordre politique, social et économique établi par cette Constitution (...). Le socialisme et le système politico-révolutionnaire (...) sont irrévocables et le capitalisme ne reviendra jamais à Cuba. " 26 juillet 2002 : Fidel Castro modifie la Constitution de son pays pour y graver son testament. Quarante-trois ans après la prise du pouvoir par les barbus, le Comandante repasse les mêmes plats (" socialismo o muerte "), à déguster y compris après sa propre mort ! Ce solennel acte de foi révolutionnaire est destiné, on s'en doute, à camoufler une réalité bien moins réjouissante. En effet, la Révolution tangue sérieusement depuis la chute du mur de Berlin.
La fin des subsides soviétiques qui l'avaient maintenue sous perfusion pendant trente ans a plongé Cuba dans une crise économique des plus sévères. Entre 1992 et 1996, le Líder Máximo a dû recourir à de sérieux aménagements pragmatiques. Sur le plan économique, il a autorisé, en août 1993, la libre circulation du dollar. Cette décision s'imposait dans la mesure où elle représentait le seul moyen susceptible de faire affluer les " remesas " des exilés. Au niveau politique, il s'est vu contraint d'assouplir quelque peu la main de fer qui réprimait ses opposants et de faire montre d'une relative tolérance à l'égard d'une dissidence de toute façon étroitement surveillée et jugée peu dangereuse.
Il est vrai que, à la fin des années 1980, ils étaient à peine une dizaine à s'élever ouvertement contre la politique du régime. Rappelons, pour mémoire, qu'un Cubain ne peut quitter le territoire national sans autorisation expresse ; qu'il ne peut exercer une activité indépendante que dans un cadre extrêmement étroit assorti d'une fiscalité confiscatoire ; qu'aucune association en dehors des " organisations de masse " n'est reconnue, pas plus que le droit de grève ; et que l'ensemble des médias est soumis au monopole de l'Etat et a pour mission de servir les " intérêts de la Révolution "...
Une opposition émergente
Jusqu'au début des années 1990, la hardiesse de ceux qui s'étaient risqués à rompre le "consensus révolutionnaire" leur avait systématiquement valu la prison ou l'exil forcé. Mais la chute du mur de Berlin et la fragilisation du régime castriste ont rendu possible un autre scénario : celui de l'émergence d'une opposition certes illégale - car non reconnue officiellement par les autorités -, toujours contrôlée de près, infiltrée et harcelée par la Sécurité d'Etat (la police politique)... mais dont les militants ne sont plus systématiquement jetés en prison. Les geôles n'ont pas été vidées pour autant : à l'arrivée du pape pour sa visite de janvier 1998, il y avait plus de 500 prisonniers politiques à Cuba.
Fidel Castro fait alors un pari simple : privés de leur emploi, soumis à d'incessantes menaces, dépourvus de tout moyen de se faire entendre auprès de leurs concitoyens, les rares Cubains qui osent le défier resteront cantonnés à …