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Kosovo : une terre pour deux peuples

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La résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations unies, adoptée en juin 1999, a défini les conditions générales du protectorat, en affirmant cependant que celui-ci avait un caractère provisoire et ne remettait pas en cause l'intégrité territoriale de la république fédérale de Yougoslavie. Cette dernière a été remplacée par l'Union de Serbie-et-Monténégro, proclamée le 5 février 2003, qui a hérité de toutes ses obligations et prérogatives juridiques. Le Kosovo ne faisant naturellement pas partie du Monténégro, il relève de jure de la souveraineté de la république de Serbie, même si l'autorité de Belgrade n'a aucun moyen de s'exercer sur le territoire.
Alors que la communauté albanaise réclame avec passion l'indépendance - une option a priori inacceptable pour la Serbie -, la pérennisation du statu quo actuel paraît inenvisageable, mais aucun consensus ne se dégage pour parvenir à une définition du " statut final " du territoire. Le Kosovo demeure toujours le principal baril de poudre des Balkans.
Maigre bilan de la communauté internationale
Six ans après l'intervention de l'Alliance atlantique, presque cinq ans après la chute de Slobodan Milosevic, le bilan de la communauté internationale paraît bien maigre. L'objectif proclamé d'un Kosovo multi-ethnique est plus éloigné que jamais : Serbes, Roms et membres des autres minorités non albanaises continuent de se terrer dans des enclaves gardées par les soldats de la KFOR, la mission de l'Otan au Kosovo.
Malgré les sommes colossales injectées pour la reconstruction, l'économie du Kosovo demeure sinistrée et le chômage frappe massivement une jeunesse albanaise pléthorique qui nourrit de plus en plus de ressentiment à l'égard de la présence internationale, perçue comme une nouvelle " occupation ". Le temps où les soldats de l'Otan étaient accueillis en libérateurs est bien révolu. L'administration internationale, critiquée pour son mode de vie somptuaire, vit dans la crainte d'une confrontation directe avec la population albanaise, qui lui reproche de n'avoir qu'une seule préoccupation : protéger la minorité serbe.
L'échec est également patent sur deux aspects essentiels et intimement liés entre eux : la lutte contre le crime organisé et l'action en faveur de l'instauration d'un état de droit. Avec une police impuissante et une justice débordée, en butte aux règles du silence et de l'omerta, la Mission des Nations unies au Kosovo (MINUK) a échoué à relever ce défi majeur.
Les émeutes des 17 et 18 mars 2004 sont apparues comme le symbole de cet échec. Elles ont éclaté après la mort de deux adolescents albanais, survenue le 16 mars dans des circonstances toujours inexpliquées. Dans les heures qui ont suivi ce drame, les médias albanais ont affirmé que des Serbes auraient été responsables de ce crime, de manière à mobiliser l'opinion publique. Cette attitude partisane des médias a été dénoncée par les organisations internationales, notamment l'OSCE, mais rien n'y a fait : la manifestation convoquée le 17 mars dans la ville divisée de Mitrovica a vite dégénéré en émeutes anti-serbes qui se sont répandues à travers tout le Kosovo. Au total, on déplore dix-neuf victimes, tandis que près …