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JAPON : L'APRES-TSUNAMI

$ Mathieu Bouquet et Grégory Rayko - Avant même le tsunami du 11 mars, le Japon traversait une période difficile sur le plan économique. Sa croissance était anémique depuis le début des années 1990 ; par surcroît, il avait subi de plein fouet la crise financière de 2008. Dans ce contexte, la catastrophe naturelle qui vient de frapper le pays apparaît encore plus terrible...
Claude Meyer - Pour saisir l'impact du désastre, il faut effectivement commencer par remettre en perspective la situation actuelle de l'économie japonaise. Comme vous le soulignez, elle fait face depuis maintenant deux décennies à une quasi-stagnation. Cette stagnation - d'autant plus frappante que, pendant les trois à quatre décennies précédentes, le Japon avait battu tous les records mondiaux - résulte essentiellement de trois facteurs structurels : l'absence chronique de leadership politique, question absolument centrale de la politique japonaise ; l'endettement du secteur public ; et, enfin, le défi démographique. La crise financière mondiale est venue s'ajouter à ces difficultés et a provoqué une grave récession. Déjà notable en 2008, avec 1,2 % de baisse du PIB, ce recul s'est accéléré en 2009, avec une décroissance de 5,2 % : la récession la plus sévère de tous les pays industrialisés !
La catastrophe récente risque d'étouffer la timide reprise que l'économie japonaise avait entamée après le coup d'arrêt de 2008-2009. Mais il manque encore quelques éléments pour mesurer la portée exacte de ce cataclysme.
M. B. et G. R. - Lesquels ?
C. M. - On ignore combien de temps il faudra pour rétablir dans tout le pays une alimentation électrique normale - ce qui est absolument indispensable au redémarrage des activités économiques. La presse a beaucoup insisté sur les dégâts dans le nord du Japon, mais les perturbations du réseau électrique dépassent cette seule région. Des délestages sont effectués dans la région de Tokyo, à cause de l'arrêt de la centrale de Fukushima. Celle-ci est de toute manière condamnée, mais les contrôles nécessaires sur les 55 réacteurs du parc nucléaire vont perturber l'alimentation électrique pendant une période qui reste encore indéterminée. L'état du réseau électrique constitue donc une question clé et il est difficile de prévoir un délai de retour à la normale. En plus des réacteurs de Fukushima, dont l'arrêt est programmé, d'autres centrales pourront être concernées par les mêmes mesures. Ces fermetures entraîneront une diminution de la part du nucléaire - une industrie qui représentait, avant le séisme, entre 25 et 30 % de la production électrique nationale. L'accent sera mis sur un recours accru au solaire et aux autres énergies renouvelables, mais l'augmentation des capacités en la matière prendra du temps. Une seule solution immédiate : amplifier la production d'électricité par le biais de la transformation du gaz naturel liquéfié et, dans une moindre mesure, du pétrole.
M. B. et G. R. - Même s'il est trop tôt pour pouvoir chiffrer avec précision les conséquences économiques qu'aura le désastre, peut-on déjà avoir une idée de leur ordre de grandeur ?
C. M. - Les …