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CUBA : LES MIRAGES DE RAÚL

$ « Et après Fidel, que va-t-il se passer ? » La question de l'avenir de la révolution cubaine s'est longtemps réduite à cette interrogation. Fidel Castro, après avoir pris le pouvoir le 1er janvier 1959, l'a monopolisé à tel point que tous, Cubains comme étrangers, pensaient que le système qu'il avait dirigé pendant près d'un demi-siècle ne lui survivrait pas. Puis le Líder máximo est tombé malade, le 31 juillet 2006. Il s'est retiré de la scène publique, laissant le pouvoir à son frère cadet dans une succession parfaitement maîtrisée. Dès lors, l'interrogation s'est légèrement déplacée : et après Raúl ? Car celui-ci, devenu président après avoir été cinquante ans durant l'éternel second, fête cette année ses 81 ans, et aucun dauphin ne se profile dans les cercles du pouvoir (1). Mais, ces derniers mois, c'est une autre inconnue qui a fait irruption sur la scène politique cubaine : « Et après Chávez ? » L'interrogation, a priori inattendue, souligne en fait l'aboutissement d'une décennie de rapprochements économiques et idéologiques entre Cuba et le Venezuela - des rapprochements si poussés qu'une confédération des deux pays a même été un temps évoquée, en 2007. Depuis le mois de juin 2011 et l'annonce qu'il souffrait d'un cancer, le président vénézuélien Hugo Chávez, âgé de 57 ans, a été opéré à trois reprises à Cuba. Il y a également suivi une grande partie de ses séances de chimiothérapie et de radiothérapie, s'éloignant des semaines entières de Caracas sans pour autant déléguer l'exercice du pouvoir. La nature exacte de son cancer demeure un mystère : son état de santé est un secret d'État. Mais les perspectives concernant sa convalescence sont incertaines depuis sa rechute et sa troisième opération dans l'île, en mars 2012. D'autant qu'une autre échéance s'annonce : celle de l'élection présidentielle vénézuélienne qui doit se tenir le 7 octobre 2012. Si Hugo Chávez se rétablit et se présente, les sondages le donnent gagnant. Il entamerait alors son troisième mandat. Mais si une autre personne représente son parti - une éventualité longtemps rejetée mais qui commence à être évoquée à Caracas -, la victoire du PSUV (Parti socialiste unifié du Venezuela) serait compromise face au candidat unique de l'opposition, le jeune gouverneur de l'État de Miranda, Henrique Capriles Radonski. L'incertitude qui plane sur l'avenir de l'allié vénézuélien fragilise les autorités de La Havane bien au-delà de ce que laisse supposer le silence quasi absolu sur le sujet dans les médias cubains. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si Hugo Chávez se fait soigner précisément à Cuba : au-delà de l'opacité totale que permet l'île, son maintien au pouvoir à Caracas est, pour les autorités castristes, un enjeu de survie propre. Pour une raison simple : l'économie cubaine repose en grande partie sur l'aide vénézuélienne depuis 1998 et l'élection à la présidence de Hugo Chávez. La relation presque filiale que ce dernier a nouée avec Fidel Castro n'y est pas étrangère (2). Pétrole contre médecins En quelques années, le Venezuela est devenu le premier …