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Chypre : l'espoir de la réunification

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Jean Catsiapis - Peu après votre élection, Chypre a été frappée par une grave crise économique et financière (7) : l'an dernier, le PIB a reculé de plus de 8 %. En 2014, votre pays devrait être l'unique État membre de l'Union européenne à connaître encore la récession (8). Comment expliquez-vous vos difficultés à sortir de la crise ?
Nicos Anastasiades - Le chiffre auquel vous faites allusion était une prévision de la « troïka » (9). En réalité, nous avons enregistré en 2013 une récession de 5,7 % et non de 8 %. Chypre, une fois de plus, a fait mentir tous les pronostics alarmistes et a confirmé le dynamisme et la créativité de son peuple. C'est la première fois qu'un pays soumis à un programme d'assistance financière internationale dépasse les objectifs qui lui ont été fixés. Nous espérons que 2014 sera l'année de la stabilisation et qu'en 2015 nous renouerons avec la croissance.
J. C. - Estimez-vous que Chypre est une victime collatérale de la crise grecque ? Rappelons que vous avez été contraint par Bruxelles d'effacer les 4,5 milliards d'euros de dettes qu'Athènes avait contractées auprès des banques chypriotes (10)...
N. A. - C'est évident. Les économies de nos deux pays sont étroitement dépendantes l'une de l'autre. Outre leurs pertes dues à la dette hellénique, les banques chypriotes ont été exposées sur le marché grec en raison de leurs succursales (11). Or nous avons été contraints par la troïka de liquider ces succursales (12). Nous avons perdu dans cette opération 2 à 3 milliards d'euros supplémentaires. Sans compter l'évaporation en Grèce d'une large part des liquidités d'urgence (ELA) accordées à nos banques par la Banque centrale européenne (13).
J. C. - Votre pays est souvent présenté comme un paradis fiscal et une lessiveuse de capitaux douteux provenant principalement de Russie. Est-ce toujours le cas ?
N. A. - Il y a eu beaucoup d'exagérations à ce sujet. Sur décision de l'Eurogroupe, la société Moneyval (14) a réalisé à Chypre une enquête - la plus poussée jamais pratiquée dans un État membre de l'Eurozone - sur la question du blanchiment. Cette enquête inflige un démenti à tout ce qui a été dit et écrit sur Chypre.
J. C. - Pourquoi la Russie, qui avait accordé à Chypre un prêt de 2,5 milliards d'euros en 2011, a-t-elle refusé de vous aider à nouveau en mars 2013 ?
N. A. - J'ai téléphoné au président Poutine durant nos négociations avec la troïka sur les mesures d'assistance financière. La Russie a estimé qu'elle devait se tenir à l'écart de ces négociations afin de ne pas affecter ses relations avec l'Union européenne (15).
J. C. - Chypre a bénéficié en mars 2013 d'un prêt de 10 milliards d'euros de l'UE et du FMI moyennant une réorganisation de son système bancaire et de profondes réformes structurelles. Étiez-vous obligé d'accepter la tutelle de la troïka ? On sait que d'autres pays en difficulté, comme l'Espagne, l'ont refusée...
N. A. - Les circonstances ne nous …